Ma quête sur l’organisation de la traduction se poursuit, cette fois-ci en regardant ce que fait l’équipe de traduction française de Debian.
Pour faire simple : un outillage existe, les traductions passent toutes par la liste de diffusion qui est synchronisé avec le site en ligne grâce à une codification précise des intitulés.
S’il n’y avait que deux pages à connaître, la première décrit la traduction Debian tandis que la seconde présente l’équipe francophone
On y trouve presque tout et rien que pour ça cela vaut le détour en termes de documentation d’équipe !
Quel est le périmètre des équipes de traduction Debian ?
- la traduction des sites,
- la traduction des logiciels créés par et pour Debian,
- Note : l’équipe francophone ne fait pas usage massif de cet outil mais gère plutôt du cas par cas, le détail est expliqué dans cette page.
- les documentations,
- Elles sont gérées comme des paquets logiciels.
- l’installateur a sa page dédiée,
- C’est l’équivalent d’Anaconda pour le monde Fedora.
- la traduction des descriptions des paquets (.deb),
- Grâce à leur outil de statistiques popcon (POPularity CONtest), ils établissent une liste de priorités, et extraient des statistiques de traductions par langue. Une interface permet de réaliser la traduction en ligne et de porter la validation à deux niveaux avant la publication aux utilisateurs.
- la traduction des debconf (la liste des questions posées à l’utilisateur lors d’une installation de paquet).
Comment traduire ?
Je ne saurai faire mieux que la documentation, couplée à la description des acronymes
- [taf] po ://paquet/fr.po Ce message est envoyé par un des coordinateurs (en général, Christian Perrier). Ne les envoyez pas vous-même ! Il signale que le paquet renseigné dans le sujet est spécifique à Debian et qu’il n’est pas encore traduit. Un traducteur peut donc s’en occuper.
- [itt] po ://paquet/fr.po Suite à la réception d’un taf, vous avez décidé de traduire ce paquet, et vous l’annoncez à la liste.
- [rfr] po ://paquet/fr.po Vous avez traduit ce document, et vous demandez des relectures.
- [lcfc] po ://paquet/fr.po Vous avez intégré les relectures, et vous pensez que cette traduction est finie.
- [bts] po ://paquet/fr.po #NNNNNN Vous avez envoyé un rapport de bogue au responsable du paquet, et le numéro du bogue est NNNNNN. Le numéro de bogue est défini automatiquement par le système de suivi des bogues, et vous sera donné lors de la soumission du rapport.
Il semble que cette plate-forme a été mise en place par un Français ☺, voici ce que m’indique Baptiste Jammet de l’équipe Debian : « Les équipes d’internationalisation (i18n) et de localisation (l10n) de Debian ont fait un gros travail de mise en place de l’infrastructure il y a quelques années : Vidéos et toutes les présentations et BoF de Christian Perrier sur l’i18n aux DebConf suivantes. »
Comment rejoindre l’équipe ?
La seule exigence est de s’inscrire sur la liste de diffusion. Aucun compte supplémentaire n’est nécessaire.
Qu’en conclure ?
Sur les trois axes de la plate-forme de traduction (cf mon billet) :
- Technique : bonne infrastructure robuste de pilotage, publication avec des processus de publication clairs.
- Équipe : un processus manuel mais unique pour toutes les contributions, dépendant de la rigueur du coordinateur et des équipes.
- Traduction : un outillage minimaliste et rudimentaire chaque contributeur utilise l’outil qu’il souhaite et envoie un fichier ou les différences avec la contribution précédente.
En termes de pilotage global, je trouve très intéressant de constater que les statistiques globales de traduction de la plate-forme Debian soient disponibles et actualisées quotidiennement ! Ces données sont d’ailleurs croisées avec une notion de priorité, basée sur la collecte anonyme de paquets. C’est donc un outillage d’aide au pilotage du support de la langue à l’échelle de la plate-forme, ce qui est très intéressant et que j’aimerais avoir sur Fedora ! Je l’indique d’ailleurs dans ma proposition Fedora.
Leur processus est à mon goût assez technique, mais clair et facile à suivre pour tout un chacun. Le caractère harmonieux sur l’ensemble des traductions et le fait que des alertes soient diffusées régulièrement à la liste de diffusion pour transmettre l’état des lieux des travaux à réaliser donnent une impression d’ensemble très constructive : tu as envie d’y contribuer. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison qu’il est très facile de rejoindre l’équipe !
Je suis très impressionné par la capacité des traducteurs Debian à couvrir un spectre si large de données, allant jusqu’aux alertes de sécurité dont le nombre est soutenu et le contenu souvent très technique !
Cependant, le manque d’outillage d’édition est dommage, mais à part Damned Lies, je ne connais pas d’outils qui leur permettrait de supporter leur processus de revue. Je ne saurais pas dire quel est le calendrier de Debian vis-à-vis de la traduction. Peu importe, malgré cela l’équipe de traduction francophone semble robuste et très bien classée, voire la meilleure sur la plate-forme.
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