Quelle première journée ! Cela a débuté avec Matthew Miller, meneur du projet Fedora, nous a donné quelques chiffres clefs sur Fedora, qui dans l’ensemble sont peu nouveaux (les mêmes sont présentés d’une rencontre à l’autre) mais qui me donne une petite impression de stagnation. C’est d’ailleurs ce qu’il a confirmé comme étant une de ses inquiétudes et un des sujets qu’il souhaite adresser. Malheureusement, ces données sont très très restreintes puis qu’aucun mécanisme de collecte n’existe, il y a donc des biais de partout lié aux modes de mesure.
En tout cas, sur le périmètre Bodhi (processus de validation des paquets)/dist-git (l’outil qui héberge tous les RPM)/wiki (outil de collaboration), 35 % des contributeurs en nombre viennent de Red Hat, ce qui est plutôt un bon ratio. J’aimerais cependant suivre ce ratio dans le temps, car la tendance me semble importante et pouvoir le corréler en nombre d’actions. Un peu comme les chiffres clefs fournis lors du développement Linux.
Dans les objectifs évoqués :
- University Outreach : promouvoir Fedora auprès des universités et des étudiants
- Python : poursuite de l’élan de migration vers Python3
- Hubs : mieux diffuser et partager l’information
- Fedora Atomic : être un support efficace pour créer une pile d’exécution de Cloud privés
- Flatpak : permettre l’adoption et l’installation
Régionalisation (Localization)
J’ai poursuivi par une présentation de Noriko Mizumoto sur la « Régionalisation » où les enjeux principes de bases ont été présentés. La présentation étant assez générique, je retiens surtout qu’elle a fait l’effort de prendre de nombreuses impressions d’écran depuis son poste configuré en Japonais pour montrer des travaux traduits en Polonais. À cette occasion, un participant s’est étonné de la traduction de Fedora en Fedory en précisant qu’on ne traduit normalement pas les noms de marque. La réponse fut simple : oui, mais encore fait-il que ce soit compréhensible dans la grammaire locale. Souvent ils sont obligés d’accorder pour que la phrase soit correcte en Polonais.
Cet échange m’a semble révéler une évidence souvent ignorée : la traduction est un travail qui prend son sens par communauté linguistique, d’une façon complètement générique, par opposition à l’organisation par projet qui prévaut généralement dans le développement logiciel. C’est un thème que je développerai dans les prochains jours.
Infrastructures
Ensuite j’ai suivi la présentation des infrastructures de Fedora débutée par Kevin Fenzi (nirik), contrairement à l’an dernier, la présentation est beaucoup plus technique que l’an dernier, ça parle de changements de version, du Cloud privé, de la répartition des systèmes actuels et des raisons de leurs migrations (ou non). Pierre-Yves Chibon (Pingou) a ensuite présenté les travaux menés sur les applications, avec des améliorations sur hyperkitty (migration mailman3), fedora-packages, mote, mirror manager2. Une migration importante de fedorahostedvers Pagure pourrait bientôt débuter.
Migration Python3
La migration vers python3 se poursuit et est à presque 50 % ! J’ai beaucoup aimé une de ses petites phrases notamment sur la progression en invitant à se méfier sur ce qui est en cours « what people say they are working on, doesn’t works well in open-source, don't rely on it ».
Les blocages principaux qu’il identifie sont plutôt liés GTK2 qui ne supporte par Python3, ces logiciels doivent migrer à GTK3. D’autres outils un peu centraux ont des problèmes similaires, wx est évoqué, samba, etc.
En suite, il y a le souci de la conception des fichiers RPM qui relève d’un parcours du combattant. Ils ont donc créé un outil qui s’appuie sur les méta-données des paquets python pour le générer automatiquement : pyp2rpm. Il s’agit encore d’une préversion, mais leur ambition c’est de mettre en place un dépôt COPR auto généré avec pyp2rpm qui lance des tests unitaires afin de faciliter l’inclusion de nouvelles dépendances. L’absence d’harmonisation du lancement des tests unitaires et l’absence de la fourniture de ces derniers dans les paquets fournis par la communauté Python semble être un frein important.
On aborde ensuite la modularité, en segmentant du cœur de python3 toutes les bibliothèques et outils non indispensable, les gains sont à attendre à moyen terme, notamment sur DNF et Fedora Cloud, mais cela reste transparent pour l’utilisateur final. Par ailleurs, cette façon de découper n’est pas forcément partagée par la communauté amont du Python, ni même 100 % cohérente avec celle de Debian et Arch, même si cela tend à s’harmoniser naturellement car les besoins de modularité convergent.
Red Hat en profite d’ailleurs pour présenter quelques excuses sur les échanges avec la communauté avec une volonté d’être plus transparente.
L'outil Zanata
Cette conférence était focalisé sur Zanata, qui est l’outil géré par Java et qui fourni notamment la plate-forme de traduction de Fedora. Visiblement, un outil charnière entre la plate-forme de traduction et les dépôts logiciels des projets va être créé : zanata-sync.
La prochaine version, la 4.0 devrait offrir une petite amélioration sur le glossaire qui pourra être géré par projet (j’avoue ne pas comprendre l’intérêt) et comprendre une meilleure intégration avec Fedora avec une ou plusieurs alertes fedmsg (pour les badges et fedora-hubs).
Par curiosité, j’ai demandé s’il était possible d’avoir un projet contenant plusieurs types de fichiers différents (un fichier po et plusieurs fichiers markdown, mais cela n’a pas possible à ce jour).
Fedora Magazine
Le constat fait par le présentateur c'est que la majorité des gens ne savent pas comment Fedora fonctionne et ne s’y intéressent pas. Ils veulent juste un outil libre, gratuit et sécurisé. Aujourd’hui Fedora ce n’est plus un outil de niche mais une plat-forme pouvant être utilisé pour des centaines de cas d’utilisations différents.
La prochaine étape, c’est de réussir à faire des modes d’emploi, de parler des mises à jours, des corrections de sécurité, les outils populaires, ...
L’objectif du magazine, c’est adresser les utilisateurs finaux.
L’objectif du community blog, c’est d’adresser les contributeurs Fedora.
Le souhait actuel c’est de s’ouvrir à de nouveaux domaines, afin de permettre aux utilisateurs d’atteindre de nouveaux sujets. D’ailleurs, des logiciels non libres peuvent être présentés et c’est un choix éditorial assumé, l’important étant focalisé sur l’information des utilisateurs afin d’éviter qu’ils croient que c’est impossible sur Fedora.
À titre d’information, le Fedora Magazine c’est :
- 2014 : 261 articles, 666 K vues
- 2015 : 186 a, 1.9M
- 2016 : 96 a, 1.25M
Les bonnes pratiques de rédaction d’un article nous sont rappelées : introduction : pourquoi ? qu’est-ce que ça fait ? Expliquer les avantages pour les utilisateurs Expliquer le processus Tester/démontrer
Globalization of Fedora Atomic
L’anglais n’est la langue maternelle que d’environ 300 millions de personnes, plusieurs milliards de personnes ne l’utilisent pas.
Si on regarde la langue maternelle, c’est qu’entre deux journaux, même si vous lisez l’anglais ou autre, vous apprécierez toujours de pouvoir utiliser votre langue maternelle et serez plus efficace avec celle-ci.
Le constat que fait Pravin, c’est qu’actuellement Fedora Atomic est focalisé exclusivement sur l’anglais et que rien du tout n’est présent pour les autres langues, ni les méthodes de saisies ni les polices de caractère et encore moins les fichiers contenant les traductions. Pravin Satpute veut donc attaquer le sujet.
Si je vois Fedora Atomic comme une brique de bas niveau et que j'ai du mal à percevoir l'intérêt de la traduction, j’ai surtout soulevé que le rythme de diffusion des traductions est très long (quelques semaines à quelques mois) alors que le cycle de publication de Fedora Atomic est de 2 diffusions par semaines.
Donc une idée est venue, proposer de diffuser des traductions aux utilisateurs finaux en construisant un cycle ne sollicitant pas inutilement le mainteneur du paquet. Ce sujet sera développé par ailleurs.
Vous voulez me parler de cet article ? Contactez-moi sur le salon « traducteurs » de jabberfr.org (client XMPP javascript disponible en bas de chaque page).